BALI
Nous reprenons un bus pour « Amed » sur la côte nord de l’île, où nous avons booké un hôtel bord de mer. Le chauffeur, qui ne doit pas être balinais d’origine, est très énervé car tout le monde est en retard ; on nous avait tous donné un horaire de départ à 11h alors que c’était, semble-t-il 10h30.
En colère, il balance les sacs les uns sur les autres sans précaution, et nous entasse dans son mini bus sans aucune bienveillance ; ensuite, nous subissons accélérations et coups de frein, nous doublons tout le monde, sur les lignes blanches, dans les virages, rien n’arrête notre chauffeur ! Il y a un jeune couple de français à l’arrière avec une petite fille d’un an, qui étonnamment s’endort rapidement !
Nous nous arrêtons à « Padang bay » où nous faisons 4 fois le tour du village pour déposer ou prendre des passagers ; il y a tellement de monde ici que nous restons coincés ½ heure dans une espèce de parking entre des dizaines de bus de touristes, essentiellement chinois, alors que la haute saison est en juillet !
Finalement, toujours à « Padang bay » nous changeons de mini bus pour pratiquement le même, mais sans « clim », dans lequel nous serons 15 pour 12 places avec les bagages sur les pieds, et le bébé qui est toujours aussi calme malgré la chaleur !
« L’inorganisation » est totale, les infrastructures totalement dépassées, les détritus s’amoncèlent partout, dans quelques années plus personne ne viendra à Bali !
Nous sommes assis à l’avant à côté de notre nouveau chauffeur, qui n’est pas en colère, mais qui a juste une vingtaine d’années, qui conduit en surrégime permanent, en envoyant des sms ; nous perdons encore ¼ heure à cause d’un camion renversé sur la route ! Je me cramponne aux sièges en faisant mes prières ! Le bruit et la circulation sont éprouvants !
Nous passons au milieu des collines couvertes de rizières en terrasse. Une mendiante ou une sorcière, cheveux courts dressés sur la tête, marche face à nous sur la route principale et arrête notre bus d’un signe de main ; le chauffeur stoppe en plein milieu de la route, sur la ligne blanche, empêchant la circulation dans les deux sens. Il cherche des billets dans son sac, et lui donne 20 000 roupies, sans doute pour conjurer un mauvais sort ! ; Même pas merci !! Doit-on nous aussi donner 20 000 roupies pour avoir le droit d’arriver sains et saufs ?
Nous sommes finalement conduits à bon port, après avoir parcouru 78 kms en cinq heures, avec un bébé qui n’a pas bronché une seule fois bien calé dans les bras de sa mère !!
« Amed » est un village de pêcheurs, avec de petits « warungs » installés sur les plages de sable noir, où l’on déguste le poisson frais du matin.
Contrairement à Kuta où la majorité des touristes sont australiens, à Amed 80% des visiteurs sont français ; les australiens aiment les boites de nuit et le chahut, les français aiment la nature et le calme !
Notre hôtel, « Wawa wewe 2 », est un petit coin de paradis avec chaque bungalow face à une grande piscine à débordement dans l’océan, à l’ombre de la végétation tropicale ; mais le premier récif corallien, le plus près des côtés, a malheureusement disparu à cause du réchauffement et des dérèglements climatiques (El Nino).
Nous relouons un scooter, 3€ cette fois, pour nous déplacer dans le coin ; à Bali, chaque habitant s’improvise chauffeur de taxi, loueur de scoot, de palmes, cuisinier, masseuse, guide, tour opérateur, en fonction de vos besoins ; vous voulez un scoot, ok, on vous en trouve un illico presto, sans assurance bien sûr ! Vous préférez un taxi, le copain arrive avec sa voiture dans les cinq minutes ! Nous ne sommes jamais en manque de quoi que ce soit, de nuit comme de jour il y a toujours quelqu’un pour vous dépanner moyennant quelques roupies ; les champions du monde du commerce ..... au black !!
Ici tout est dans l’illégalité, y compris la plupart des constructions, bord de mer ou bord de route, qui ont été faites sans permis, comme celle de notre hôtel !
Jusqu’à il y a peu de temps, en Indonésie, riche ou pauvre, personne ne payait d’impôts y compris les étrangers ; le nouveau gouvernement est en train d’y remédier et commence par taxer les plus riches.
Mais l’Indonésie c’est 18 000 îles, 24O millions d’habitants, la 4éme plus grande population au monde ! Sans doute difficile à gérer !
Impossible de quitter Bali sans avoir goûté au traditionnel massage balinais ; un massage avec manucure, pédicure, 2 heures 30 de relaxation, pour 15$ ! Gilles, masqué et palmé, préfère jouer avec les poissons ! Le massage fait partie de la culture asiatique, et correspond à une recherche spirituelle du bien-être et à la sérénité ambiante.
A Bali, l’amplitude des horaires de travail est énorme, 8 – 22 heures, 7/7, mais comme le personnel est en surnombre, le temps réel de travail de chacun est très réduit et entrecoupé de longues siestes sous les cocotiers ! Il y a un balinais qui travaille, lentement, et deux autres qui regardent ; pas de chômage !
Chez « Enak warung » très prisé dans la région d’ « Amed » par les étrangers, on attendra pour avoir une table et déguster une spécialité indonésienne, le « baby kecap », cochon de lait grillé accompagné de légumes croquants et de riz nature ; pas mal !
Jour de marché
Ramassage scolaire
Nous terminons notre séjour à Bali par la visite du « Water Palace » entre Amed et Kuta, un havre de paix et de bassins d’eau de source sacrée, dans lesquels nagent de grosses perches orangées.
Retour en France, vendredi 19 mai ; nous avons choisi la compagnie « Emirates » qui nous permet d’arriver directement à Lyon par Dubaï ; cap à l’ouest, fin du « voyage des Belus »......
Nous avons fait pendant cinq mois une cure d’air pur (sauf à Tokyo et Bali !) et de riches expériences ; La soixantaine a sonné et nous languissions de retrouver les voyages au long cours de notre jeunesse, et de ne surtout pas rester assis sagement sur le bord de notre vie !
Ce soir, nous refermons les sacs à dos, plus une nouvelle valise achetée sur place, que nous bourrons de souvenirs pour tous nos grands et petits amours ! Nous la remplissons de toutes ces senteurs d’eucalyptus, du ronronnement d’un train, de la splendeur d’un volcan enneigé, du sourire d’une île, de deux coquillages, de la saveur d’un fruit de la passion, et de tous ces différent tableaux que le soleil nous a peint chaque heure du jour ! Nous ramenons avec nous toutes les étoiles que nous avons emprisonnées dans nos yeux pour les disperser et les laisser filer, à notre retour, dans l’univers céleste de nos bambins !
On essaiera demain de bien ranger toutes nos aventures dans le musée de notre mémoire, afin d’y retrouver encore longtemps, suffisamment d’histoires que nous pourrons raconter le soir à nos chers petits-enfants, un peu comme le capitaine Cook lorsqu’il revenait chez lui après ses longues expéditions dans ce coin du monde.......